La réutilisation des eaux usées est aujourd’hui un levier sous-exploité face aux enjeux de déficit en eau et de dégradation des milieux et des conditions sanitaires. La mise en place de projets de réutilisation des eaux usées durables et sécurisés requiert que les acteurs, qu’ils soient gestionnaires ou financeurs, disposent des éléments clés pour anticiper les risques et proposer des solutions adaptées aux usages et aux territoires.

L’agriculture est un secteur qui depuis longtemps valorise les eaux usées brutes, en dehors de toute planification. Aujourd’hui, au Nord comme au Sud, la réutilisation des eaux usées pour l’agriculture intéressent les politiques et décideurs locaux. Des projets de traitement des eaux incluant un volet réutilisation agricole émergent et le besoin de faire évoluer les cadres légaux, réglementaires et institutionnels se font ressentir en même temps que la nécessité d’accompagner et renforcer les capacités de l’ensemble des acteurs.Sur la base de retours d’expériences détaillés, d’une mise à jour des connaissances récentes et d’analyses des pratiques, des freins et des solutions opérationnelles, ce rapport guide et oriente les lecteurs-acteurs dans leur projet. Il propose des recommandations et des perspectives pour de futurs et nécessaires développements de connaissances, de méthodologies ou de technologies.

Centré sur les usages agricoles en zones péri-urbaines de pays en développement, ce rapport aborde ainsi les enjeux (i) de sécurisation des filières de réutilisation d’eaux brutes ; (ii) de choix de filières de traitement adaptées ; (iii) d’impacts sur les ressources ; (iv) des processus politiques, institutionnels et réglementaires ; et (v)d’évaluations économiques et environnementales par des outils d’aide à la décision.

Compte-rendu du séminaire organisé par l’AFEID le 15 octobre 2015 à Montpellier, dans le cadre de la conférence internationale ICID 2015, grâce au soutien technique et financier de l’Agence Française de Développement et la Banque mondiale.

Depuis quatre ans et demi, le groupe de travail « Eau Agricole », de la Commission Agriculture et Alimentation (C2A) de Coordination Sud, travaille pour construire et diffuser un argumentaire en faveur de l’accès à l’eau des agriculteurs paysans des pays en développement. Dans une conjoncture climatique délicate, l’eau devient de plus en plus une ressource rare. Les instances, nationales ou internationales, concernées sont amenées à mieux gérer cette ressource et à la partager le plus équitablement possible.

L’eau agricole représente l’eau utilisée pour la production végétale ou animale. L’agriculture est le premier consommateur d’eau douce au monde, avec environ 70 % des quantités totales prélevées. L’usage de cette eau par l’agriculture engendre des externalités négatives et positives, le plus souvent vis-à-vis de l’environnement. L’agriculture familiale joue un rôle primordial dans la sécurité alimentaire mondiale. Avec près de 500 millions d’exploitations agricoles, elle constitue la première forme d’agriculture dans le monde. Elle contribue à la production de plus de 60 % de la production alimentaire dans le monde. Face à ce constat, il serait important de garantir le droit d’accès à l’eau pour les agriculteurs familiaux du Sud.

L’objectif de ce présent travail est d’évaluer l’efficience économique de l’usage de l’eau agricole par les agricultures paysannes. Afin d’atteindre cet objectif, des cas d’études issues de différents organismes et structures (ONG, Instituts de recherche, Instances internationales) ont été analysés. Les résultats qui ressortent de ces cas d’études (du moins certains), montrent que les agricultures familiales font un usage raisonné de l’eau, et sont créatrices de valeur ajoutée quand elles ont accès à cette ressource, ce constat va à l’encontre de l’idée, parfois avancée, comme quoi les agricultures familiales en tendances à mal gérer l’eau qu’elles utilisent.