Mémoires de stages

Impacts de la riziculture d’Asie du Sud-Est sur le changement climatique: comparaison des méthodes d’évaluation

2015Wanndet Dim

Un des principaux responsables de la pollution de l’environnement dans la culture du riz est le méthane (CH4) qui représente une importante source anthropique de gaz à effet de serre (GES) atmosphérique. Peu d’études ont étudié les similitudes ou les différences dans changements environnementaux régionaux induits par les modes de gestions tels que l’irrigation et plus généralement la gestion de l’eau.

Dans ce rapport, deux approches principales et leurs outils correspondants (EX-Ante C-balance Tool, EX-ACT et l’Analyse du Cycle de Vie, ACV) sont utilisées pour comparer et évaluer l’impact des systèmes riz pluvial et rizicoles d’Asie du Sud-Est. Pour les systèmes inondés, la typologie consiste en quatre grands systèmes qui sont basés sur le régime hydrique, le drainage, la température, le type de sol et la topographie. Les résultats montrent que la typologie retenue (riz pluvial, riz inondé, riz inondé à submersion profonde et le riz irrigué) est adéquate pour représenter les systèmes de gestion d’un point de vue environnemental. Il est souligné que la culture de riz pluvial présente des bilans de carbone, en particulier lors de l’application de fumier, avec un taux de séquestration de 2,5 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé et 0,62 tonnes équivalent CO2 par tonne de riz produit.Dans les systèmes irrigués, la gestion de l’eau (l’irrigation et le drainage) est primordiale dans le contrôle de la quantité émise de GES. En intensifiant le niveau de drainage, l’impact sur les émissions de GES peut être modifié par un facteur allant jusqu’à 4 à 5. Les systèmes sans contrôle du drainage présentent les émissions les plus élevées (7,78 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé), tandis que par les systèmes inondés par intermittence (2,29 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé, sans présaison inondée) peuvent présenter des émissions du même niveau que des systèmes pluviaux. Enfin, avec une présaison inondée, les systèmes montrent une situation intermédiaire (4,35 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé). L’approche par niveau (coefficients par défaut, dit de niveau-1 ou de Tier-1, ou coefficients régionaux voire nationaux pour le niveau-2, ou Tier-2) a un fort effet sur les bilans de GES pour tous les systèmes de riz, à l’exception des systèmes pluviaux. Dans les systèmes irrigués, l’approche Tier-2 se traduit par un doublement des émissions totales. Lorsque les émissions sont rapportées au rendement moyen potentiel de chaque catégorie (4-5 t/ha pour le riz en eau profonde, 5- 7 t/ha pour le riz pluvial de plaine, 12-13 t/ha pour le riz irrigué), les systèmes inondés avec un drainage intermittent sont aussi émissifs que les systèmes pluviaux. Les systèmes inondés en permanence avec une présaison inondée demeurent les pires systèmes en termes d’impact climatique. Le riz en eau profonde présente une situation intermédiaire mais qui varie fortement en fonction des pays. Même si les deux approches ont été développées pour répondre à différentes problématiques, EX-ACT et les approches de l’ACV fournissent des niveaux similaires d’émissions de GES.