Le Maroc s’est donné pour objectif de redynamiser et moderniser le secteur agricole, notamment à travers l’économie, la rationalisation et la mise en valeur du m3 d’eau ainsi que la mise en valeur des productions agricoles pour améliorer les revenus des agriculteurs. Les projets de reconversion des systèmes d’irrigation existants vers l’irrigation localisée, qu’ils soient collectifs ou individuels, représentent la pièce maitresse pour atteindre ces objectifs.

Ces projets de reconversion collective, en comparaison avec les projets de reconversion individuelle, nécessitent un investissement énorme et impliquent un certain nombre de défis à relever pour garantir leur réussite, notamment quant à l’adaptation d’une part, des agriculteurs ayant affaire à une nouvelle technique d’irrigation qui nécessite un changement important des pratiques d’irrigation et des systèmes de cultures pratiqués et d’autre part l’adaptation des agents de l’ORMVAT quant à la gestion et l’entretien du réseau, le payement des redevances et l’accompagnement des agriculteurs.Le périmètre irrigué du Tadla constitue un des périmètres agricoles les plus importants au Maroc avec une superficie aménagée en grande hydraulique de 325.000 ha ; il connait une réelle dynamique en ce qui concerne le passage vers l’irrigation localisée, notamment à travers un projet pilote de reconversion collective du gravitaire au GAG sur une superficie de 10.000ha.

Le présent travail a pour objectif d’analyser cette première expérience de reconversion collective réalisée dans les zones relevant des AUEA Al Omrania et Al Ittihad afin d’identifier les processus de réalisation du projet et formuler des recommandations pouvant guider la réalisation des projets futurs.Ce projet représente un champ d’expérience basé sur plusieurs hypothèses pour sa mise en oeuvre lors de la phase d’étude (concernant les choix techniques) et lors de la phase d’exécution (par rapport à la gestion des irrigations et la relation des agriculteurs avec le GAG).

Les résultats du travail montrent que l’implication des agriculteurs en amont du projet est une condition primordiale pour la réussite des projets de reconversion vers l’irrigation localisée. En effet, l’Office a choisi d’équiper les bornes avec un débit supérieur aux besoins des agriculteurs dans l’objectif de leur garantir une plus grande liberté pour les irrigations, mais puisque ces derniers n’ont pas été impliqués lors de la prise de décision, ils n’ont pas pu saisir les raisons et les conséquences d’un tel choix ni avoir une vision claire des répercussionsd’une mauvaise gestion et organisation.

D’autre part, l’absence de compteurs sur les prises parcelles par peur que les agriculteurs ne les détruisent implique un manque dans la formation de ces derniers qui considèrent cet appareillage comme un simple moyen de comptage des redevances, alors qu’il est surtout un tableau de bord pouvant les aider à gérer leurs irrigations.

Egalement, un accompagnement à long terme garantie une assimilation des pratiques d’irrigation (doses et heures d’irrigation, fertigation, filtration) par les agriculteurs habitués à inonder leurs parcelles afin de diminuer la période de transition, leur permettre de s’adapter au GAG et passer à des cultures à plus haute valeur ajoutée. Mais on remarque qu’une grande partie des agriculteurs, qui s’occupent réellement des irrigations à la parcelle, n’accèdent pas aux formations organisées par l’ORMVAT. En effet, dû à une grande typologie d’agriculteurs et un manque de circulation d’information au sein de l’AUEA, certains se retrouvent à manipuler un système d’irrigation en suivant uniquement les directives du bureau d’étude ou de leurs voisins.

Le modèle de Transfert de Gestion de l’Irrigation aux usagers pose comme hypothèse que la gestion participative des périmètres est garante de la pérennité d’un système irrigué. Les diagnostics existants réalisés dans le pays montrent pourtant des résultats discutables tant pour l’état de l’infrastructure que pour la situation financière des groupements d’usagers.

Face à ce constat, les études de cas nous montrent que le concept d’action collective, tel qu’il est conçu par la littérature scientifique, ne se transpose pas réellement aux pratiques des usagers dans un système lao fortement hiérarchisé. Cependant, l’analyse de la viabilité financière des périmètres montre qu’en renforçant les capacités de gestion et l’autorité des acteurs institutionnels à l’échelle locale, les usagers peuvent financer les coût d’opérations et d’entretien de l’infrastructure.

Les résultats montrent également que la plus-value des productions rizicoles n’est pas assez élevée pour envisager l’autosuffisance totale des systèmes à l’heure actuelle. Le modèle de gestion, tel que appliqué à l’échelle du district, est donc davantage relatif au PIM qu’à l’TGI. L’enjeux du TGI semble avant tout politique, comme le montre l’été actuel des financements.

Le défaut d’entretien des drains est la principale cause de la dégradation des sols et de la baisse de la productivité. Pourtant, la perception du paysan sur la question demeure encorepeu analysée. Cette étude est menée dans le cas des secteurs 3 et 4 des 3080 ha de terres aménagées de Baguinéda (OPIB), au Mali (Afrique de l’Ouest). Elle vise à contribuer àl’amélioration de la performance et de la durabilité de l’aménagement.

Afin d’atteindre cet objectif, des enquêtes ont été réalisées suivant le principe du WASO, outil conçu à partir duboulier Japonais ou Soroban et du jeu Africain Awalé. Suivant la méthode d’échantillonnage aléatoire, stratifié et proportionnel (STP), la population étudiée a été subdivisée en 2 strates(selon le statut), puis chaque strate a été subdivisée en 2 sous strates (selon les risques d’inondations). Ainsi, un échantillon de taille 48 paysans a été prélevé sur les 1754 paysans dela population. Le test d’ANOVA à un facteur et dans certains cas les tests du signe, de Kruskall-Wallis et / ou de Mann-Whitney ont été appliqués. Les avis des paysans ont étéconfrontés à ceux des cadres de l’OPIB pour une analyse critique.

Pour mieux cerner l’inquiétude des paysans quant aux pertes par percolation liées à l’infiltration élevée du sol,des mesures de perméabilité ont été réalisées en vue de déterminer la capacité d’infiltration des sols. Les points de mesure ont été choisis prioritairement sur les parcelles signaléescomme trop filtrantes par les paysans et de façon à couvrir l’étendue de la zone.

Il est ressorti que la culture du riz, les désaccords entre les paysans, le manque d’équipements, les mauvaisrendements, les petites tailles d’exploitation et l’ignorance des paysans sont des obstacles à l’entretien des drains selon les paysans. Par ailleurs, le manque d’eau, amplifié parl’infiltration trop élevée du sol (22,13±6,87 mm/j), induit des mauvaises pratiques telles que : l’utilisation des drains pour irriguer en y construisant des barrages et en y creusant de puits(417 puits/1733 ha). Par conséquent, une bonne gestion de l’eau, la formation, l’appui organisationnel, des équipements adéquats et une franche collaboration sont des solutions dupoint de vue des paysans. Mais cela nécessite des moyens financiers conséquents et une communication fluide entre les exploitants, les agents et la Direction.

Le manque d’entretien des réseaux de drainage de surface et de subsurface est à la base de nombreux dysfonctionnements et de la faiblesse des rendements sur les systèmes irrigués de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi pour mettre en exergue, de façon pratique et statistiquement argumentée, le point de vue de l’exploitant sur la nécessité du réseau de drainage et les facteurs qui peuvent inciter à son entretien perpétuel, une étude sur la perception de l’entretien du réseau de drainage et sa solution selon les agriculteurs a été menée.

La zone d’étude, d’une superficie de 1347 ha, est la partie amont du périmètre irrigué de Baguinéda constituée par 1849 parcelles de 0.63±0.025 ha en moyenne, et située à 30 km de Bamako, la capitale du Mali. A base d’un échantillon aléatoire stratifié, 48 enquêtes de terrain, utilisant le WASO qui est un outil de calculet d’enquête, ont été menées. La performance actuelle du réseau de drainage a été appréciée par les mesures des 2 drains tertiaires et 1 drain secondaire. 25 mesures d’infiltration du sol, sur 11 parcelles réparties sur toute la zone de Baguinéda Amont, ont permis de cerner le lien entre la perméabilité du sol et l’entretien des drains.

Les résultats d’enquêtes ont montré que les obstacles prioritaires à l’entretien des drains par ordre d’importance sont entre autre i) le manque de coordination entre les voisins sur un même drain tertiaire, ii) la frustration liée àl’insuffisance de l’eau pour l’irrigation, qui induit les barrages et les puits dans les drains (254puits/1374ha), et iii) le manque d’équipements adéquats. Il est ressorti que la culture duriz, préférée par les paysans, n’incite pas à l’entretien des drains. Par ailleurs, il est apparu qu’une bonne performance de production peut inciter à l’entretien, et qu’une petite tailled’exploitation démotive à entretenir les drains. Les agriculteurs ont souligné que la formation, l’appui organisationnel à l’entretien du réseau de drainage afin de faciliter le travail en commun,et les bons équipements sont les meilleures solutions aux problèmes d’entretien des drains.

The sustainability and the performance of irrigated systems are important issues. To face these challenges, participatory irrigation management policies were developed worldwide from the end of the 1980s, and from the end of the 1990s in Cambodia. Indeed, the management of irrigated systems by water users associations, in charge of the operation and maintenance (O&M) of the irrigated schemes, was meant to allow better performing systems. Yet, the performance of water users associations depends very much on the institutional support provided to them and on the level of involvement of water users during project design and implementation. The goal of this study is to see to what extent institutional investments in irrigation projects in Cambodia influence the sustainability of irrigated schemes. By comparing the results of 4 different projects, for which institutional support was different, we show that the latter does not have noticeable impact in terms of yield and rice income. However, the results in terms of fee collection, allowing the financing of the O&M of the schemes, differ significantly between the 4 documented projects. In the projects characterized by higher institutional investment, fee collection allows the
funding of around one third of O&M needs. In the other projects, fee recovery only allows the funding of less than 3% of these O&M needs. Therefore, it is likely that institutional investment and support have an impact on the sustainability of irrigated perimeters over the long term. Taking in consideration other indicators and more diverse strategies of institutional support would be necessary to confirm the added value of such institutional investment. Furthermore, the funding of O&M needs still remains an important issue because, even in the schemes that have received a lot of support, water users are not able to meet the full O&M needs

Ce diagnostic institutionnel spécifique de la Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du fleuve Sénégal est le résultat d’un travail conduit dans le cadre du chantier Rôles et place des sociétés d’aménagement dans le développement de l’irrigation en Afrique de l’Ouest, qui s’ancre dans l’axe Gouvernance des Systèmes Irriguées du COSTEA. Ce chantier intervient au moment où les états sahéliens connaissent une relance des investissements dans l’irrigation mais où les modèles existants sont questionnés. Ce travail vise à partager une analyse des forces etfaiblesses d’un type d’organisation au travers de laquelle les politiques publiques de l’irrigation sont mises en place dans le territoire, la ‘Société d’Aménagement’.