Crée en 1932 et situé au coeur du delta central du Niger en République du Mali, l’Office du Niger (ON) est l’un des plus grands et des plus anciens périmètres irrigués ouest – africains avec près de 112 000 ha aménagés et exploités. La présente étude a porté sur les liens entre les ressources Terre et Eau qui existent dans cette zone, plus précisément à Niono. Elle vise à évaluer l’impact des dynamiques foncières actuelles sur la gestion de l’eau.

Les différents villages enquêtés ont été choisis de manière à couvrir la diversité de la zone en termes de rendements et d’aménagements. Les critères de choix de l’échantillon ont été basés sur les statuts (résident, non-résident) et sur la taille des exploitations (petite ; moyenne et grande).

Il ressort de cette étude que la pression démographique et l’état d’aménagement des parcelles sont les principales causes des dynamiques foncières actuelles qui sont entre autres la sous – location, la location, la vente et l’achat de terre. Ces dynamiques foncières sont qualifiées de pratiques informelles au regard des textes de l’ON.

Plus développées dans les petites et les moyennes exploitations, ces pratiques ont un impact direct sur : l’irrigation, le drainage, l’entretien du réseau tertiaire et le partage de l’eau dans cinq (5) des huit (8) villages enquêtés.

L’étude a également révélé la mauvaise volonté de certains exploitants résidents et non – résidents pour l’entretien du réseau tertiaire et la responsabilité de ceux – ci dans le retard accusé dans les travaux d’entretien de l’ON. Des problèmes de gouvernance ont pu être identifiés, notamment le silence de l’ON face au développement des pratiques informelles et sa responsabilité dans les insuffisances de gestion de l’eau.

Le travail a consisté à évaluer l’impact des nouvelles dynamiques foncières sur la gestion de l’eau dans la zone de production de M’Béwani en zone Office du Niger, au Mali, et proposer des solutions d’amélioration.

Les dynamiques sont premièrement l’arrivée de nouveaux investisseurs suite à l’appel fait par l’Etat malien et deuxièmement le développement des pratiques informelles. Afin d’atteindre cet objectif, nous avons effectué des enquêtes de terrain sur un échantillon d’acteurs du monde rural : les exploitations agricoles en fonction du statut (exploitations familiales et détenteurs de baux), la taille de la superficie exploitée (petite, moyenne ou grande) et des responsables maliens des structures de développement rural (agents de l’Office du Niger et du CRRA) intervenant dans la zone.

De l’analyse des résultats obtenus des enquêtes, il ressort que :

  • Seule l’arrivée de l’investisseur COVEC a été un facteur prépondérant dans le développement des pratiques informelles dans la zone de production de M’Béwani;
  • Il existe une mauvaise gestion de l’eau due au mauvais entretien des réseaux. cela se remarque chez les attributaires officiels de l’Office du Niger et les nouveaux acteurs (sous-locataires) ;
  • Les exploitants développent des pratiques informelles pour plusieurs raisons (besoins familiaux, pressions foncières, qualité des aménagements…), certaines de ces pratiques impactent négativement la gestion de l’eau.

Des solutions allant du changement de comportement des agriculteurs à l’application et/ou la révision des textes et lois régissant la terre en zone Office du Niger peuvent réduire ou circonscrire les pratiques informelles néfastes.

Depuis quatre ans et demi, le groupe de travail « Eau Agricole », de la Commission Agriculture et Alimentation (C2A) de Coordination Sud, travaille pour construire et diffuser un argumentaire en faveur de l’accès à l’eau des agriculteurs paysans des pays en développement. Dans une conjoncture climatique délicate, l’eau devient de plus en plus une ressource rare. Les instances, nationales ou internationales, concernées sont amenées à mieux gérer cette ressource et à la partager le plus équitablement possible.

L’eau agricole représente l’eau utilisée pour la production végétale ou animale. L’agriculture est le premier consommateur d’eau douce au monde, avec environ 70 % des quantités totales prélevées. L’usage de cette eau par l’agriculture engendre des externalités négatives et positives, le plus souvent vis-à-vis de l’environnement. L’agriculture familiale joue un rôle primordial dans la sécurité alimentaire mondiale. Avec près de 500 millions d’exploitations agricoles, elle constitue la première forme d’agriculture dans le monde. Elle contribue à la production de plus de 60 % de la production alimentaire dans le monde. Face à ce constat, il serait important de garantir le droit d’accès à l’eau pour les agriculteurs familiaux du Sud.

L’objectif de ce présent travail est d’évaluer l’efficience économique de l’usage de l’eau agricole par les agricultures paysannes. Afin d’atteindre cet objectif, des cas d’études issues de différents organismes et structures (ONG, Instituts de recherche, Instances internationales) ont été analysés. Les résultats qui ressortent de ces cas d’études (du moins certains), montrent que les agricultures familiales font un usage raisonné de l’eau, et sont créatrices de valeur ajoutée quand elles ont accès à cette ressource, ce constat va à l’encontre de l’idée, parfois avancée, comme quoi les agricultures familiales en tendances à mal gérer l’eau qu’elles utilisent.

Dans les Andes équatoriennes l’agriculture est en majorité pratiquée par de petits producteurs paysans. Ces agriculteurs font souvent partie de populations ayant été actrices de fortes luttes pour la terre et pour l’eau depuis le XXè siècle. Dans la région de Cangahua (proche de Quito) la population vit entre 2800 et 3600 m d’altitude et bénéficie de l’eau d’irrigation depuis la fin des années 80. Pourtant la dotation en eau pour les familles est très basse. A partir des années 2000, un système d’irrigation par aspersion a été installé dans la plupart des communautés de Cangahua. La présente étude a pour objectifs d’analyser les effets de l’arrivée de l’irrigation par aspersion à l’échelle des communautés et à l’échelle des exploitations agricoles. Des enquêtes ont été menées auprès de 62 producteurs, 7 dirigeants de communautés et des ingénieurs d’une ONG locale.

Au niveau des communautés, l’effet le plus mentionné est la baisse des conflits liés à l’eau. L’arrivée de l’irrigation par aspersion a également modifié les règles d’organisation au sein des communautés, le rôle de l’aiguadier et l’organisation des mingas (travaux collectifs). Quatre types de producteurs ont été identifiés dans la zone de l’étude : les éleveurs bovins laitiers, les producteurs d’oignons, les producteurs diversifiés et enfin les producteurs pluriactifs. Les effets de l’irrigation par aspersion varient suivant ces typologies : les agriculteurs ont augmenté la superficie irriguée et l’efficience de l’irrigation dans les exploitations et ont introduit de nouvelles productions. La sécurité de l’irrigation leur a apporté une confiance dans la production agricole et ils s’impliquent davantage dans leur exploitation. A l’inverse, la baisse de la quantité de travail d’irrigation permet de gagner du temps libre, parfois utilisé par les producteurs pour avoir un emploi secondaire dans les entreprises de fleurs de la vallée ou le secteur de la construction dans les villes.

L’arrivée de l’aspersion, si elle n’a pas impulsé de nouveaux processus dans la zone de l’étude, a modifié les trajectoires suivies par les producteurs. Ces trajectoires sont diverses et antagonistes : on observe des agriculteurs qui se spécialisent tandis que d’autres diversifient leur production, certains s’impliquent d’avantage dans l’exploitation agricole alors que d’autres ont des emplois secondaires, et enfin certains investissent dans l’amélioration de leurs vaches laitières et d’autres dans des élevages de petits animaux comme les cochons d’inde ou les porcs.

L’adoption massive de l’irrigation par aspersion dans ces communautés montre que les objectifs d’augmentation de la production et des revenus des agriculteurs sont globalement atteints. Il est cependant à noter que l’organisation de la Junta de Aguas et l’accompagnement des institutions de développement dans la mise en place de l’aspersion ont largement contribué à son adoption.

Enfin, les effets dépendent aussi de facteurs explicatifs liés à la disponibilité des ressources naturelles, la capacité d’investissement, le niveau d’organisation de la communauté, sa situation géographique et son histoire. La présence de ces facteurs influence l’adoption de l’aspersion et le déroulement des processus en cours dans les communautés. Pour finir, la mise en place d’un nouveau système d’irrigation doit prendre en compte les dimensions de production et de commercialisation pour que le développement des communautés soit complet.

Après 20 ans de désengagement, l’Etat marocain réinvestit le secteur agricole depuis 2008 à travers une politique volontariste appelé « Plan Maroc Vert ». Les enjeux liés à l’eau et sa raréfaction ont conduit à la mise en oeuvre d’un Programme National d’Economie d’Eau visant à économiser et à mieux valoriser l‘eau d’irrigation.

Un important mécanisme de subvention a été déployé afin d’inciter les agriculteurs à adopter des techniques d’irrigation localisée moderne, le goutte-à-goutte. Les périmètres irrigués, notamment les zones de grande hydraulique, font l’objet d’une attention particulière dans ce programme. Cependant, l’adoption de ce type de technique moderne exige de la formation et de l’encadrement pour les petites et moyennes exploitations qui caractérisent majoritairement ces périmètres.Parallèlement, l’Etat a engagé en 2010 une réforme importante sur le conseil agricole.Cette stratégie consiste à mettre en place un dispositif qui soit pluriel, fondé sur l’autonomisation progressive des agriculteurs et la responsabilisation des acteurs.En même temps que la redynamisation du rôle de l’Etat, la prise en main du conseil et de la formation doit se faire par le secteur privé. Les organisations professionnelles agricoles(OPA), à l’exception des chambres d’agriculture et inter-professions, ne sont pas considérées comme des acteurs stratégiques de cette nouvelle réforme.Pourtant, elles assurent de nombreux services aux petites et moyennes exploitations familiales.Le but de cette étude est de comprendre le rôle que peuvent jouer les organisations professionnelles dans la conception et la mise en oeuvre de dispositif de formation professionnelle en zone irriguée. Pour répondre à cette question, l’étude s’est focalisée sur deux organisations professionnelles qui opèrent dans le périmètre de grande hydraulique de la région du Tadla-Azilal. A travers une série d’entretiens avec des agriculteurs et les autres acteurs impliqués dans des formations courtes portées par ces deux OPA, nous avons cherché à voir quels effets avaient pu être produits et dans quelle mesure les dispositifs pouvaient être améliorés dans une perspective durable.Les OPA sont capables de mettre en place des dispositifs de formation qui permettent le renforcement de compétences techniques sur les exploitations. Cependant, dans un contexte où l’offre globale de services à l’agriculture reste réduite, les petites et moyennes exploitations ne sont pas en mesure d’optimiser les effets de la formation technique. Au-delà d’améliorations possibles en termes d’ingénierie de la formation, ces effets sont aussi liés à l’accès à d’autres services, pour un développement durable des petites et moyennes exploitations.Les OPA suffisamment structurées pour porter un dispositif de formation/conseil ne doivent pas être exclues du dispositif national. Leur soutien par les pouvoirs publics contribuerait à améliorer l’impact des divers efforts entrepris, bien coordonnés. Les OPA ont un rôle essentiel à jouer dans la gouvernance du dispositif national qui se met en place.

Un des principaux responsables de la pollution de l’environnement dans la culture du riz est le méthane (CH4) qui représente une importante source anthropique de gaz à effet de serre (GES) atmosphérique. Peu d’études ont étudié les similitudes ou les différences dans changements environnementaux régionaux induits par les modes de gestions tels que l’irrigation et plus généralement la gestion de l’eau.

Dans ce rapport, deux approches principales et leurs outils correspondants (EX-Ante C-balance Tool, EX-ACT et l’Analyse du Cycle de Vie, ACV) sont utilisées pour comparer et évaluer l’impact des systèmes riz pluvial et rizicoles d’Asie du Sud-Est. Pour les systèmes inondés, la typologie consiste en quatre grands systèmes qui sont basés sur le régime hydrique, le drainage, la température, le type de sol et la topographie. Les résultats montrent que la typologie retenue (riz pluvial, riz inondé, riz inondé à submersion profonde et le riz irrigué) est adéquate pour représenter les systèmes de gestion d’un point de vue environnemental. Il est souligné que la culture de riz pluvial présente des bilans de carbone, en particulier lors de l’application de fumier, avec un taux de séquestration de 2,5 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé et 0,62 tonnes équivalent CO2 par tonne de riz produit.Dans les systèmes irrigués, la gestion de l’eau (l’irrigation et le drainage) est primordiale dans le contrôle de la quantité émise de GES. En intensifiant le niveau de drainage, l’impact sur les émissions de GES peut être modifié par un facteur allant jusqu’à 4 à 5. Les systèmes sans contrôle du drainage présentent les émissions les plus élevées (7,78 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé), tandis que par les systèmes inondés par intermittence (2,29 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé, sans présaison inondée) peuvent présenter des émissions du même niveau que des systèmes pluviaux. Enfin, avec une présaison inondée, les systèmes montrent une situation intermédiaire (4,35 tonnes équivalent CO2 par hectare cultivé). L’approche par niveau (coefficients par défaut, dit de niveau-1 ou de Tier-1, ou coefficients régionaux voire nationaux pour le niveau-2, ou Tier-2) a un fort effet sur les bilans de GES pour tous les systèmes de riz, à l’exception des systèmes pluviaux. Dans les systèmes irrigués, l’approche Tier-2 se traduit par un doublement des émissions totales. Lorsque les émissions sont rapportées au rendement moyen potentiel de chaque catégorie (4-5 t/ha pour le riz en eau profonde, 5- 7 t/ha pour le riz pluvial de plaine, 12-13 t/ha pour le riz irrigué), les systèmes inondés avec un drainage intermittent sont aussi émissifs que les systèmes pluviaux. Les systèmes inondés en permanence avec une présaison inondée demeurent les pires systèmes en termes d’impact climatique. Le riz en eau profonde présente une situation intermédiaire mais qui varie fortement en fonction des pays. Même si les deux approches ont été développées pour répondre à différentes problématiques, EX-ACT et les approches de l’ACV fournissent des niveaux similaires d’émissions de GES.

Le Maroc s’est donné pour objectif de redynamiser et moderniser le secteur agricole, notamment à travers l’économie, la rationalisation et la mise en valeur du m3 d’eau ainsi que la mise en valeur des productions agricoles pour améliorer les revenus des agriculteurs. Les projets de reconversion des systèmes d’irrigation existants vers l’irrigation localisée, qu’ils soient collectifs ou individuels, représentent la pièce maitresse pour atteindre ces objectifs.

Ces projets de reconversion collective, en comparaison avec les projets de reconversion individuelle, nécessitent un investissement énorme et impliquent un certain nombre de défis à relever pour garantir leur réussite, notamment quant à l’adaptation d’une part, des agriculteurs ayant affaire à une nouvelle technique d’irrigation qui nécessite un changement important des pratiques d’irrigation et des systèmes de cultures pratiqués et d’autre part l’adaptation des agents de l’ORMVAT quant à la gestion et l’entretien du réseau, le payement des redevances et l’accompagnement des agriculteurs.Le périmètre irrigué du Tadla constitue un des périmètres agricoles les plus importants au Maroc avec une superficie aménagée en grande hydraulique de 325.000 ha ; il connait une réelle dynamique en ce qui concerne le passage vers l’irrigation localisée, notamment à travers un projet pilote de reconversion collective du gravitaire au GAG sur une superficie de 10.000ha.

Le présent travail a pour objectif d’analyser cette première expérience de reconversion collective réalisée dans les zones relevant des AUEA Al Omrania et Al Ittihad afin d’identifier les processus de réalisation du projet et formuler des recommandations pouvant guider la réalisation des projets futurs.Ce projet représente un champ d’expérience basé sur plusieurs hypothèses pour sa mise en oeuvre lors de la phase d’étude (concernant les choix techniques) et lors de la phase d’exécution (par rapport à la gestion des irrigations et la relation des agriculteurs avec le GAG).

Les résultats du travail montrent que l’implication des agriculteurs en amont du projet est une condition primordiale pour la réussite des projets de reconversion vers l’irrigation localisée. En effet, l’Office a choisi d’équiper les bornes avec un débit supérieur aux besoins des agriculteurs dans l’objectif de leur garantir une plus grande liberté pour les irrigations, mais puisque ces derniers n’ont pas été impliqués lors de la prise de décision, ils n’ont pas pu saisir les raisons et les conséquences d’un tel choix ni avoir une vision claire des répercussionsd’une mauvaise gestion et organisation.

D’autre part, l’absence de compteurs sur les prises parcelles par peur que les agriculteurs ne les détruisent implique un manque dans la formation de ces derniers qui considèrent cet appareillage comme un simple moyen de comptage des redevances, alors qu’il est surtout un tableau de bord pouvant les aider à gérer leurs irrigations.

Egalement, un accompagnement à long terme garantie une assimilation des pratiques d’irrigation (doses et heures d’irrigation, fertigation, filtration) par les agriculteurs habitués à inonder leurs parcelles afin de diminuer la période de transition, leur permettre de s’adapter au GAG et passer à des cultures à plus haute valeur ajoutée. Mais on remarque qu’une grande partie des agriculteurs, qui s’occupent réellement des irrigations à la parcelle, n’accèdent pas aux formations organisées par l’ORMVAT. En effet, dû à une grande typologie d’agriculteurs et un manque de circulation d’information au sein de l’AUEA, certains se retrouvent à manipuler un système d’irrigation en suivant uniquement les directives du bureau d’étude ou de leurs voisins.

Le modèle de Transfert de Gestion de l’Irrigation aux usagers pose comme hypothèse que la gestion participative des périmètres est garante de la pérennité d’un système irrigué. Les diagnostics existants réalisés dans le pays montrent pourtant des résultats discutables tant pour l’état de l’infrastructure que pour la situation financière des groupements d’usagers.

Face à ce constat, les études de cas nous montrent que le concept d’action collective, tel qu’il est conçu par la littérature scientifique, ne se transpose pas réellement aux pratiques des usagers dans un système lao fortement hiérarchisé. Cependant, l’analyse de la viabilité financière des périmètres montre qu’en renforçant les capacités de gestion et l’autorité des acteurs institutionnels à l’échelle locale, les usagers peuvent financer les coût d’opérations et d’entretien de l’infrastructure.

Les résultats montrent également que la plus-value des productions rizicoles n’est pas assez élevée pour envisager l’autosuffisance totale des systèmes à l’heure actuelle. Le modèle de gestion, tel que appliqué à l’échelle du district, est donc davantage relatif au PIM qu’à l’TGI. L’enjeux du TGI semble avant tout politique, comme le montre l’été actuel des financements.

Le défaut d’entretien des drains est la principale cause de la dégradation des sols et de la baisse de la productivité. Pourtant, la perception du paysan sur la question demeure encorepeu analysée. Cette étude est menée dans le cas des secteurs 3 et 4 des 3080 ha de terres aménagées de Baguinéda (OPIB), au Mali (Afrique de l’Ouest). Elle vise à contribuer àl’amélioration de la performance et de la durabilité de l’aménagement.

Afin d’atteindre cet objectif, des enquêtes ont été réalisées suivant le principe du WASO, outil conçu à partir duboulier Japonais ou Soroban et du jeu Africain Awalé. Suivant la méthode d’échantillonnage aléatoire, stratifié et proportionnel (STP), la population étudiée a été subdivisée en 2 strates(selon le statut), puis chaque strate a été subdivisée en 2 sous strates (selon les risques d’inondations). Ainsi, un échantillon de taille 48 paysans a été prélevé sur les 1754 paysans dela population. Le test d’ANOVA à un facteur et dans certains cas les tests du signe, de Kruskall-Wallis et / ou de Mann-Whitney ont été appliqués. Les avis des paysans ont étéconfrontés à ceux des cadres de l’OPIB pour une analyse critique.

Pour mieux cerner l’inquiétude des paysans quant aux pertes par percolation liées à l’infiltration élevée du sol,des mesures de perméabilité ont été réalisées en vue de déterminer la capacité d’infiltration des sols. Les points de mesure ont été choisis prioritairement sur les parcelles signaléescomme trop filtrantes par les paysans et de façon à couvrir l’étendue de la zone.

Il est ressorti que la culture du riz, les désaccords entre les paysans, le manque d’équipements, les mauvaisrendements, les petites tailles d’exploitation et l’ignorance des paysans sont des obstacles à l’entretien des drains selon les paysans. Par ailleurs, le manque d’eau, amplifié parl’infiltration trop élevée du sol (22,13±6,87 mm/j), induit des mauvaises pratiques telles que : l’utilisation des drains pour irriguer en y construisant des barrages et en y creusant de puits(417 puits/1733 ha). Par conséquent, une bonne gestion de l’eau, la formation, l’appui organisationnel, des équipements adéquats et une franche collaboration sont des solutions dupoint de vue des paysans. Mais cela nécessite des moyens financiers conséquents et une communication fluide entre les exploitants, les agents et la Direction.

Le manque d’entretien des réseaux de drainage de surface et de subsurface est à la base de nombreux dysfonctionnements et de la faiblesse des rendements sur les systèmes irrigués de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi pour mettre en exergue, de façon pratique et statistiquement argumentée, le point de vue de l’exploitant sur la nécessité du réseau de drainage et les facteurs qui peuvent inciter à son entretien perpétuel, une étude sur la perception de l’entretien du réseau de drainage et sa solution selon les agriculteurs a été menée.

La zone d’étude, d’une superficie de 1347 ha, est la partie amont du périmètre irrigué de Baguinéda constituée par 1849 parcelles de 0.63±0.025 ha en moyenne, et située à 30 km de Bamako, la capitale du Mali. A base d’un échantillon aléatoire stratifié, 48 enquêtes de terrain, utilisant le WASO qui est un outil de calculet d’enquête, ont été menées. La performance actuelle du réseau de drainage a été appréciée par les mesures des 2 drains tertiaires et 1 drain secondaire. 25 mesures d’infiltration du sol, sur 11 parcelles réparties sur toute la zone de Baguinéda Amont, ont permis de cerner le lien entre la perméabilité du sol et l’entretien des drains.

Les résultats d’enquêtes ont montré que les obstacles prioritaires à l’entretien des drains par ordre d’importance sont entre autre i) le manque de coordination entre les voisins sur un même drain tertiaire, ii) la frustration liée àl’insuffisance de l’eau pour l’irrigation, qui induit les barrages et les puits dans les drains (254puits/1374ha), et iii) le manque d’équipements adéquats. Il est ressorti que la culture duriz, préférée par les paysans, n’incite pas à l’entretien des drains. Par ailleurs, il est apparu qu’une bonne performance de production peut inciter à l’entretien, et qu’une petite tailled’exploitation démotive à entretenir les drains. Les agriculteurs ont souligné que la formation, l’appui organisationnel à l’entretien du réseau de drainage afin de faciliter le travail en commun,et les bons équipements sont les meilleures solutions aux problèmes d’entretien des drains.